Non, c’est une sinécure, ça ! Pour consacrer un vivre-ensemble pacifique entre les éleveurs et agriculteurs, il n’est pas besoin d’organiser d’assises quelconque.
Il y a deux semaines, le premier ministre de la transition II a annoncé la tenue d’un dialogue social entre les éleveurs et les agriculteurs. L’on apprend, encore par ces temps, dans des médias que le ministère de l’Administration du territoire serait instruit à l’effet d’organiser ce nième conclave.
Mais s’il est connu que tout problème mal posé trouve rarement de bonnes solutions, il va de soi que cette problématique bien connue de Saleh Kebzabo doit être bien qualifiée avant toute recherche de solution. Si cette initiative venait d’une autre personne, j’allais dire que celle-ci sera en panne d’imagination. Mais comme c’est M. Saleh Kebzabo qui connaît tous les fonds de ce problème, je ne peux m’exprimer de la sorte. J’avais d’ailleurs demandé à un des proches collaborateurs du premier ministre s’il s’agit juste de la recherche d’un simple effet de communication, il a préféré me répondre, comme toujours, par la généralité « le PM se bat au quotidien pour débarrasser du Tchad les problèmes essentiels qui le gangrènent depuis de longues années ».
Pourtant, comme je parlais de bien qualifier le problème, le conflit se passe plutôt entre les #bouviers et les #paysans (ou cultivateurs). C’est différent quand on parle à tort de conflit entre éleveurs et agriculteurs. Les éleveurs sont les chefs d’unité administrative, très loin des scènes de crimes mais qui allument le feu.
𝐒𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 ?
Après tant des rencontres nationales (même si elles ont manqué quelque chose pour être véritablement nationale), si ces conflits persistent et montent en puissance, le gouvernement doit tout simplement changer de #logiciel, s’il est animé de la volonté d’engager le changement vers la paix entre les acteurs de l’économie tchadienne, mise en mal par des Tchadiens véreux et sans cœur humain.
C’est pourquoi, la seule solution, pour le moment plausible, c’est de rappeler tous les chefs d’unités administratives dans toutes les zones conflictuelles (gouverneurs, préfets et sous-préfets) et les remplacer par des #administrateurs formés et remplacés les chefs de commandements militaires et sécuritaires par ceux du même corps mais intellectuels formés au Tchad, en Afrique, aux Etats-Unis, en Europe, en Chine, etc., progressivement afin de #restaurer l’autorité de l’Etat. Ensuite, il faut #recenser les propriétaires du bétail.
Aujourd’hui, les gouverneurs, préfets et sous-préfets en poste font de ces conflits leur business rentable. Ils savent que chaque fois qu’il y a conflit entre ces communautés, ils font plein leurs poches. Parce que des dizaines de millions sont mobilisés pour le maintien de l’ordre troublé et qui nécessitent la descente du gouverneur par exemple. Quand il n’y a pas de conflit, ils le suscitent pour avoir de l’agent. Mais quand ce sont les membres des ministres qui descendent, ce sont des centaines des millions pour mettre en place un plan de sécurisation de zone.
C’est l’exemple de ce qui vient de se passer dans les Monts de Lam. Tant que vous ne savez pas le motif économique de ces affrontements, vous ne saurez jamais pourquoi ça s’amplifie. Le pire est que les bœufs appartiennent à ces chefs d’unités administratives décentralisées. Conflit entre bouviers et cultivateurs ? C’est du grand business. Il n’y a pas les bouviers et cultivateurs qui ne savent qu’ils enrichissent des gens en s’entretuant.
Je sais d’avance que cette proposition, le pouvoir ne l’acceptera pas. Parce que ça n’arrange pas les oligarques. Auquel cas, il faut laisser tomber l’organisation de ce dialogue qui n’apportera rien. Si on persiste quand-même à l’organiser, on verra tous, le moment venu, qu’au même moment de la tenue, des affrontements pourraient surgir, de partout. Je ne sois pas un prophète mais, je sais que c’est comme cela que fonctionne le système trentenaire qui n’est pas prêt pour lâcher du lest.
Si par miracle, cette première solution est dégagée, il va rester la justice qui, si elle transformée, mettra fin à tous ces désordres. La question de la justice sera l’axe deux de mes réflexions.
Par Azoudoum Aweina Gédéon, Facebook