Sénégal : le Président Macky Sall restera au pouvoir jusqu’à nouvel ordre

Au Sénégal, après l’évacuation par des gendarmes des députés de l’opposition de l’hémicycle, lundi 5 février 2024, l’Assemblée nationale a adopté à la quasi-unanimité des députés présents la proposition de loi de reporter la présidentielle au 15 décembre 2024 et celle de laisser au pouvoir le président sortant jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouveau président.

Le forfait est commis. Après avoir avoir chassé de l’hémicycle les députés de l’opposition, le parti au pour au Sénégal, à travers ses députés ont validé le report de la présidentielle édictée par Macky Sall. Celui est autorisé à rester au pouvoir jusqu’à la tenue de l’élection, dont la date n’est plus fixée.

Selon le journaliste blogueur, Konaté MALICK, l’instabilité ne profite ni au Sénégal, ni à la sous-région « Macky Sall veut affaiblir la démocratie sénégalaise et donner raison à ses détracteurs. Il doit organiser les élections dans les délais fixés par la constitution et quitter le pouvoir. Il est impératif qu’il respecte sa parole donnée et la Constitution de son pays. Il devrait sérieusement envisager de quitter le pouvoir avant que cela ne devienne inévitable ».

L’analyste politique ivoirien, Amir Nourdine ELBACHIR, parle d’« un nouveau bras de fer entre le peuple et l’exécutif ». Macky SALL réussira-t-il encore une fois à s’imposer contre la volonté du peuple ? », s’interroge-t-il.

Une répétition de l’histoire, selon Nathaniel OLYMPIO, un acteur politique togolais qui tente de rafraîchir la mémoire « Togo 2005, Sénégal 2024, d’un coup d’Etat à l’autre. Il y a 19 ans débutait au Togo l’histoire d’un grand carnage dont les conséquences continuent jusque maintenant dans toute l’Afrique de l’Ouest […] L’interruption brutale du processus électoral au Sénégal en 2024 est aussi une conséquence directe de cette forfaiture togolaise cautionnée par la CEDEAO il y a vingt ans. Ce désordre doit prendre fin », écrit-il sur Tweeter.

Les Putschistes et les élections, ironise Mamadou KOULIBALI, un libre penseur dans un tweet « ceux, qui en Afrique, considèrent que l’élection est le seul gage de la légitimité démocratique dans une République, devraient soutenir ce que le Président élu du Sénégal est en train de faire en engageant tout son peuple souverain dans la voie qu’il lui a choisie en tant que chef d’État démocratiquement élu. Comme il est élu, donc il peut tout faire légitimement et légalement. Pour ne pas être d’accord avec lui, il faut attendre d’être élu soi-même… ».

Il poursuit son ironie en s’interrogeant « Qu’est-ce qui donne mandat aux manifestants non élus de contester, en dehors des instances élues, les décisions d’un élu? Mis à part les statuts civil et militaire, quelles différences fait-on entre les coups d’Etat dans les pays africains ? ». Ces interrogations sont d’autant plus juste que le motif du report de cette élection même n’est pas fourni. Macky Sall semble avoir agi à sa guise.