𝐔𝐧 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐧𝐜𝐢𝐩𝐞 : 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 é𝐩𝐢𝐥𝐨𝐠𝐮𝐨𝐧𝐬-𝐧𝐨𝐮𝐬 ?

Depuis de longs mois, le ciel , avec ses nuages, s’est presque immobilisé sur le Tchad. Dans un pays dépourvu de tout, comme le nôtre-là, on était au bord des précipices. Conséquence, tous les jours, les frustrations étaient à leur comble; la peur dans le cœur de ceux qui, comme nous autres, exercent leur  » liberté constitutionnelle  » ; une menace permanente sur le tissu social ; un marasme sur les activités économiques en raison de blocage général ; une perte progressive de confiance en le Tchad de la part de beaucoup de Tchadiens; etc.
A l’annonce donc de l’obtention de cet Accord de principe, c’est un soulagement quant à l’attente que les acteurs rivaux puissent s’accorder sur l’essentiel, s’entendent un temps soit peu et respectent au mieux leurs engagements pour permettre de retrouver la conversation, une reprise d’activités politiques aux organisations politiques et de la société civile qui sont, depuis 12 mois, entrées dans un silence angoissant. Tout cela est urgent !

Effectivement, cet accord de principe de réconciliation concerne tous, on lit déjà sur le communiqué le sanctionnant que  » cet accord est conclu pour permettre au retour au Tchad du président du parti Les Transformateurs et de tous ceux qui avaient eu à quitter le Tchad à la suite des événements malheureux du 20 octobre 2022″. Tous, pas seulement les Transformateurs… Une première nouvelle à prendre avec satisfaction dans la mesure où des compatriotes qui ont été privés de la mère patrie depuis 12 mois retrouvent les leurs. Il est donc incompréhensible qu’on puisse jeter l’opprobre sur les signataires Transformateurs de cer accord de principe.

A ma compréhension, les questions surlesquelles, on attend répondre le parti Les Transformateurs est : qu’est-ce qui a été décidé du sort des 300 personnes massacrées le 20 octobre ? Les rescapés ? Et les personnes qui restent disparues ?  » puisqu’il dit dans sa première prise de parole qu’ils vont rentrer pour travailler en faveur de la justice et d’égalité, comme il l’a défendu, est-ce que l’ensemble des victimes du 20 octobre 2022 et ceux d’avril 2021 obtiendront-ils justice afin que leurs mémoires se reposent, pour les morts ? Cependant, au moment où l’Accord en question n’est pas encore dévoilé, on reste en attente.

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Une fois que le sujet concernant les victimes sera sue, il conviendra de savoir : que fait-on de l’exigence d’une transition démocratique et crédible, à savoir la non éligibilité des dirigeants de la transition ? Y a-t-il changement sur le principe, qui est d’ailleurs de ‘UA ? Et par rapport à quoi ? Quel serait le gage ? Ça aussi, il faudra lire le contenu de l’Accord pour s’en convaincre ou crier. C’est justement pour éviter de mettre la charue devant les bœufs que tout cela est indispensable.
Mais au stade actuel, la vérité est qu’au niveau des préalables, les exigences de #Masra ont été obtenues. Et personne ne peut remettre cela en cause. Et, être objectif, je m’en vais lister quelques-unes, au vu l’accord de principe.

■ le gouvernement disait, Masra sera arrêté pour avoir organisé l’insurrection le 20 octobre et appelé à s’armer contre les institutions publiques. Résultats de course, il ne sera pas inquiété ;
■ le gouvernement disait avant le 18 octobre dernier qu’il ne devrait pas rentrer et surtout être accueilli par ses militants, sans condition. Au dernier ressort, il rentrera comme il le voudra et décidera de comment organiser son accueil ;

■ le gouvernement disait si Masra rentre pour reprendre ses activités politiques comme par le passé [ selon le porte-parole du gouvernement], c’est inacceptable. Au finish, Masra est libre de rentrer et reprendre ses activités politiques.  » Quel sera le sort de la démocratie si les opposants ne devraient pas exercer leurs activités « , a déjà lancé Abderaman Koulamallah, qui devient brutalement intéressant mais bon sang, il faut toujours de la prudence.

■ Masra avait exigé que pour qu’il y ait réconciliation, il faut un dialogue dans un autre pays africain entre Les Transformateurs et le gouvernement. Vous vous souvenez, le gouvernement clamait  » jamais « , il ne peut y avoir un autre dialogue que celui d’août à octobre 2022 ! Hum, ai-je besoin de vous en dire ? Depuis trois mois, le dialogue a été entrepris entre les autorités tchadiennes et les responsables Transformateurs ( à lire sur la page Facebook de la La Présidence RDC ). Et c’est à Kinshasa que les deux parties se sont retrouvées pour parapher l’accord en plusieurs pages ( ne l’oubliez pas!).

Seulement pour le reste, est-ce que Les Transformateurs entendent entrer dans le gouvernement et les autres institutions, comme beaucoup crient déjà haut et fort ? Le communiqué final ne l’indique pas. Mais le leader Transformateur le brosse à peu près déjà. Reste à savoir, c’est à quel prix et avec quelle garantie. C’est en somme un choix stratégique que seuls les responsables dudit parti peuvent opérer de la bonne ou la mauvaise manière pour des raisons en leur disposition. Ils ont l’intelligence suffisante pour décider. Il est vrai, il faut leur attirer l’attention, c’est normal, bien qu’ils le sachent. Parce qu’en face d’eux, les gens ne sont pas de bonne foi. Mais s’en prendre à eux à ce stade, c’est un peu de la #masturbation intellectuelle. Cependant, cependant, s’ils venaient à se tromper largement, ils auraient gâchi leur énergie et toutes les potentialités qu’ils ont en termes de terrain conquis.

Ce que je ne dois pas perdre de vue est que dans un accord de réconciliation entre deux parties rivales ou opposées radicalement comme entre Les Transformateurs et les autorités de transition du Tchad, chaque parti doit nécessairement perdre en peu sur ses positions. Gagner à 100%, ça n’existe pas, sinon il faudra écraser la partie en face. Simplement, ce qu’on peut réclamer aux Transformateurs, c’est de ne pas lâcher du lest sur l’essentiel. Mais pour l’heure, ils nous répondent heureusement  » #CONFIANE_PEUPLE. Il n’y a donc pas de péril en la demeure. Bien plus, cest beaucoup plus mieux que le climat sociopolitique soit détendu et décryspé, un peu. Car, qui peut être plus éloquent que le sage Salomon,  » il y a un temps pour tout… ».