Le nouveau patron de la Banque des États de l’Afrique centrale, Yvon Sana Bangui, en poste depuis le début de l’année, tente de trouver une sortie à la crise du concours des agents d’encadrement supérieur, héritage de son prédécesseur, Mahamat Abba Tolli. Mais les obstacles s’accumulent.Le nouveau gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le Centrafricain Yvon Sana Bangui, essaye de trouver une porte de sortie au très sensible imbroglio juridique dans lequel se retrouve l’institution autour du concours de recrutement de la 22e promotion des agents d’encadrement supérieur.
En 2022, l’épreuve d’entrée avait été suspendue sur fonds d’accusations de népotisme, et la procédure reste depuis en souffrance (AI du 29/03/24).Afin d’y voir clair sur le déroulement du concours, le nouveau gouverneur avait lancé en avril dernier un appel d’offres pour un audit, notamment à destination des « Big Four » (Deloitte, KPMG, PwC et EY). Deux cabinets ont candidaté : PwC, le seul à avoir obtenu les points nécessaires, et RSM France.
Depuis la semaine dernière, la direction réfléchit à relancer une procédure restreinte auprès des deux potentiels adjudicataires.Le marché attire peu, car seuls les cabinets n’ayant pas audité la banque depuis cinq ans peuvent postuler. Par ailleurs, la plupart des possibles prétendants ont préféré passer leur tour, espérant décrocher un autre marché à venir, bien plus lucratif, celui de l’audit de la banque sur trois ans.Tournée des bureaux. Reste que la menace juridique continue de planer sur l’institution.
La suspension du concours a été décidée en octobre 2022 par le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), qui réunit les ministres des finances des six États membres, et dont les relations avec le gouverneur de l’époque, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, étaient tendues. Or, la cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Cemac), basée à N’Djamena, a tranché en décembre 2022 que le comité ministériel n’avait pas le pouvoir de suspendre une procédure de recrutement, par nature opérationnelle. Malgré cela, le comité a maintenu sa décision, exposant la BEAC à une sanction.
Depuis plusieurs mois, les 66 admis, désormais sans emploi, tentent de s’organiser pour faire valoir leurs droits.Depuis qu’il a pris les rennes de la BEAC, début février, Yvon Sana Bangui, cousin du président, Faustin-Archange Touadéra, s’est particulièrement penché sur les dossiers afférents aux ressources humaines, dans une maison qu’il connaît depuis près de vingt ans. Le haut fonctionnaire a entamé une tournée des bureaux régionaux pour y rencontrer les employés de l’institution. Il est attendu à Brazzaville ce 17 juillet, où il doit être reçu par le président congolais, Denis Sassou-Nguesso.
Avec Africa Intelligence