L’Afrique mi-figue mi-raisin, un an après la guerre russo-ukrainienne

Il y a 365 jours aujourd’hui. La Russie a décidé de montrer ses muscles robustes aux Occidentaux à la flèche au javelot de l’Ukraine. Un an de guerre qui a fait des dizaines de milliers des morts. Et des déplacés sans laisser aucun espoir de résolution. Au contraire, des réunions et sommets attentatoires des pays occidentaux contre d’un côté un Poutine timide et calme, mais dents serrées et de l’autre un Zelenski fondu en sueur, errant ici et là entre Paris, Londres, Varsovie, Berlin, Pologne, Washington et le reste des pays baltes de l’Europe de l’Est.

À dire vrai, la Russie aurait pu bien faire la concession. En effet, aucune guerre n’a jamais été juste pour être perpétuée ou pour durer. Cependant, le soutien avéré de l’Europe et des Etats-Unis à Kiev en arme et en argent est de nature à faire croire à Moscou que le dernier pion qui leur reste est celui d’entrer en guerre devant une ONU plus que privatisée. Dans toute cette péripétie de guerre, c’est l’Afrique qui constitue la victime aussi bien sur le plan de coopération que la vie quotidienne teintée depuis lors de la cherté de vie et de la flambée de prix des produits de premières nécessités dans les marchés d’Afrique. Bref, de l’économie africaine.

Dans cette mascarade devenue opaque, l’Afrique a du mal à fixer son curseur diplomatique, ne voulant pas prêter allégeance rapidement à la Russie et trahir les maîtres colonisateurs.

Dans le premier cas, le jeu a plein d’enjeux. Face à une Russe en rage contre quiconque tenterait de se superposer à elle, la plupart des Chefs d’Etat africains estiment risquer de soutenir les pays occidentaux dans cette crise. Ils parient que la Russie – qui est d’ailleurs en bonne position dans la conscience des Africains – et ses alliés notamment la Chine, pourrait multiplier des actions violentes contre eux ou pincer leurs économies.

Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, respectivement l’an Président en exercice et Président de la commission de l’Union africaine avaient exhorté Poutine à « prendre conscience que les pays africains, même s’ils sont loin du théâtre des combats, sont victimes sur le plan économique » du conflit. L’expression ‘’ loin du théâtre d’action’’ ici est pleine de sens.

Ces émissaires de l’Afrique pleurnichent devant Poutine et veulent jurer de l’innocence de l’Afrique dans la guerre russo-ukrainienne au risque d’attirer la foudre de Kremlin. Mais officieusement, beaucoup de ressources africaines ont été acheminées vers l’Europe, soit pour soutenir directement l’Ukraine, soit pour boucher les vides qu’ont créés les sanctions russes vis-à-vis de l’Europe.

Dans le second cas, la mise en orchestre de la propagande européenne, en branding de chantage, est telle que l’Afrique a toute les difficultés à tenir son indépendance. Elle cherche difficilement à faire de la politique de non-alignés. Pourtant les appels incessants de Zelenski à ne pas trahir l’histoire sont excessifs, avec en accord de corde, sa volonté de soutenir les pays africains dans la résilience suite à une guerre qu’il aurait pu éviter.

C’est à peine un patient qui se soucie de la santé du médecin. Tout compte fait, la fin de la crise exacerbée par l’envoi polémique des chars Léopard, livrés par la Pologne n’est pas pour demain.