Plusieurs mois après sa désignation par ses pairs de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), en qualité de facilitateur dans la crise politique au Tchad, après les massacres du 20 octobre 2023, le président de la République du Congo, Félix Tshisekedi est arrivé mardi à N’Djaména. Son agenda prévoit des rencontres avec tous les acteurs politiques du Tchad. Mais beaucoup de l’eau coule déjà sur le pont.
Dès son arrivée à N’Djaména, le facilitateur a été reçu par le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, dans son palais. Une rencontre de près de deux heures a eu lieu entre les deux hommes. Après cette entrevue, Félix Tshisekedi « a échangé avec les représentants des partis politiques, avec les organisations de la société civile, des confessions religieuses ainsi que des partenaires techniques et financiers du pays » a rapporté la primature du Tchad.
Une rencontre boycottée par certains leaders politiques. C’est le cas du président du Parti socialiste sans frontières, Yaya Dillo qui a clamé aussitôt avoir bien fait de ne pas participer à cette rencontre. « J’ai bien fait de ne pas assister à la réunion de ce facilitateur qui est tout sauf impartial. Vraiment l’Afrique est victime de ses propres fils. La CEEAC n’a aucune solution pour les Tchadiens. Cette mission de facilitation est une peine perdue pour la démocratie au Tchad ».
Selon le compte rendu de la primature, les échanges entre le facilitateur et la délégation du gouvernement du Tchad se sont déroulés « Sans injonction aucune » et « le facilitateur de la CEEAC, le Président Félix Tshisekedi, a prodigué des conseils à l’équipe gouvernementale pour la réussite de cette deuxième phase de transition » avant de relever que « Pour lui [ndlr, Félix Tshisekedi], il est important de continuer à prioriser le sens d’inclusivité dans toutes les actions, en tenant compte de toutes les tendances qui existent ».
Après la fin de sa mission ce mercredi après-midi, beaucoup commencent déjà à désenchanter les conclusions de cette mission tant attendue du facilitateur désigné pour trouver des solutions à l’implacable crise politique au Tchad. Il faut donc retenir le souffle pour attendre le rapport pendant ce temps le rapport de l’enquête diligentée par la CEEAC après les massacres du 20 octobre n’est pas toujours rendu officiel, huit mois après que l’enquête a été menée.