Tchad : Le GCAP veut envisager de pires actions

Le groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) exigent du gouvernement de transition « la rétractation en urgence » la loi N° 003 « portant nationalisation des tous les actifs et droits » d’ESSO. Une loi que les membres de ce regroupement des partis politiques qualifient de « fameuse  irréfléchie et inconvenant ». A travers un communiqué rendu public ce 04 avril et signé du Président de l’UDP, Max KEOYE, le GCAP entend aller au-delà du simple communiqué.Les termes sont sans ambages. Si le gouvernement reste dans sa ligne actuelle, les quinze partis veulent employer des moyens de contrainte double. « Au-delà de la pétition nationale de boycott de l’ensemble du processus en cours, une pétition nationale spéciale anti bradage des ressources pétrolières, sera concomitamment lancée aux fins de requérir le maximum de signature en vue de porter cette affaire à l’attention de la Banque mondiale, pour y requérir des sanctions du fait des pratiques sanctionnables dont la fraude, les détournements et corruptions, antisociaux devenus sport favori des dirigeants de la transition ».Pour les signataires dudit communiqué, la décision de nationaliser les actifs pétroliers est désastreuse. Ils informent que le Tchad est sous-programme de la Banque mondiale et du FMI et se trouve être « en détresse financière, largement asphyxié par des dettes privées et publiques, incapable rien que de payer la dette intérieure ».

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En plus, le GCAP relève que la nationalisation des actifs pétroliers « est une décision très sensible et surtout complexe qui requiert une soigneuse et une méticuleuse évaluation des conséquences tant sur l’équilibre, les relations commerciales, les relations avec les partenaires internationaux qu’avec les investisseurs étrangers et qui devrait s’adosser sur une analyse approfondie des conséquences économiques et politiques dans le contexte de mondialisation où domine le désengagement de l’Etat ». Le GCAP renseigne que « une telle décision, même justifiée, ne relève pas de la compétence d’un pouvoir de fait et d’un organe législatif de transition ». Pour les signataires « de telle décision de nationalisation bien que réfléchie dans certains pays d’Amérique latine, leur a valu des conséquences économiques et financières, estimées à plusieurs milliers des milliards de dollar au titre de pertes qu’au titre de dommages et intérêts à verser à la société dont les actifs sont nationalisés ». Les autorités de transition qui ont déjà « perdu en janvier dernier l’arbitrage qui donnait raison à la même société dont les actifs sont visés » avec toutes les dépenses liées au déplacement de la délégation du Tchad, les frais d’hôtel à Paris, les frais de mission, les commissions des lobbyistes pétroliers véreux, les cabinets des avocats, soulignent le document.

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C’est fort de toutes ces réalités, le GCAP demande au gouvernement d’arrêter cette procédure afin d‘éviter des conséquences fâcheuses. Pour le groupe « le Tchad ne mérite plus d’être engagé an un autre désastre financier après le deal de GLENCORE où les fonctionnaires [tchadiens] continuent par à payer le lourd tribut avec des effets incommensurables relatifs aux 16 mesures ». Les membres du GCAP lancent un appel incessant à des « syndicats sérieux » ainsi qu’aux organisations de la société civile défenseures des droits des citoyens, à être solidaires des initiatives qu’ils lanceront « pour freiner cette transition mafieuse, clientéliste et destructrice ». Cette nationalisation des droits et actifs pétroliers n’a pas fini de livrer ses secrets. Le Tchad se trouve inéluctablement au bord d’une hécatombe de tous ordres.